Un titre un tantinet provocateur car volontairement niais 🙂
Chaque début d’année est l’occasion de s’interroger sur nos fameuses résolutions. On fait le bilan, on se donne des objectifs et des perspectives à plus ou moins long terme. Alors s’agit-il d’un moment déprimant ou enthousiasmant ?
1/ Faut-il maintenir ce rituel?
Il me semble toujours interessant de se poser et de s’accorder (s’imposer?) un temps d’introspection. Je pense également que le positif amène le positif et qu’il faut forcer le bonheur. Durant l’année 2019, j’ai tenté de mettre des actions en place. Je vous partagerai ces idées dans les articles à venir. Ce sont des petits pas. La démarche semble, en effet, simpliste mais elle demande un effort de persévérance (que je n’ai d’ailleurs pas réussir à tenir !).
Au programme :
Présentation du livre 3 kifs par jours : comment qu’on s’y prend pour être content?!
L’objectif de cet ouvrage est de mieux comprendre la notion de bonheur. Il s’agit de trouver des outils et des supports à mettre en place pour répondre à une démarche personnelle.
Partage de vidéos courtes de Christophe André qui font échos aux thèmes abordés et surtout qui me parlent.
Présentation des axes choisis dans le cadre d’une « discipline et d’une education positive »
l’auteur Florence Servan-Schreiber en bref : Maman de 3 enfants, formée à la psychologie humaniste, journaliste et chroniqueuse. Elle a suivi une formation auprès de Tal Ben-Shahar docteur en psychologie et philosophie.
J’ai enfin lu ce livre qui trainait depuis longtemps dans ma bibliothèque, comme tous les bouquins qui prennent la poussière depuis que j’ai des enfants 🙂
J’ai décidé d’en faire un résumé afin de vraiment m’en imprégner dans l’objectif d’une mise en pratique. Ok pour moins lire mais dans cas autant lire mieux 🙂
Ce que je retiens :
Qu’est-ce que le bonheur :
L’auteur distingue les moments de grâce et le gratitudes.
Le moment de grâce se caractérise par une activité qui absorbe au point de perdre la notion du temps, par exemple : une conversation passionnante, un temps d’écriture… Nous sommes acteurs de ce moment car il fait appel à une compétence qui s’exerce avec un objectif clair. L’activité fournit un feed back immédiat . L’auteur explique que les expériences optimales sont observées au travail.
Les gratitudes sont des plaisirs d’instants stimulants qui éveillent les sens et les émotions. Il ne s’agit pas du bonheur que l’on fabrique, mais de celui que l’on reçoit naturellement comme un don (par exemple : un paysage émouvant…)
D’ou vient-il?
Le bonheur est en partie génétique : nous naissons avec un taux de base. Notre capacité à être heureux se divise en 3 morceaux : 50% gouvernés par la longueur du gène 5HTT qui a une influence directe sur la façon dont nous ressentons un événement.
Les facteurs extérieurs ont un faible impact sur le bonheur : 10% de notre capacité à être heureux est conditionnée par des éléments tels que : l’argent, le soleil, les résultats scolaires des enfants…
D’où l’importance de fabriquer notre bonheur : 40% de notre capacité à être heureux dépend de nos comportements. On parle de bonheur synthétique et de discipline du positif. Il faut être conscient qu’être heureux demande de la rigueur. L’émerveillement est un muscle. Se transformer prend du temps.
Comment fabriquer du bonheur ?
Avoir des attentes élevées envers soi même et son entourage. L’auteur conseille de déclarer un objectif publiquement car ça lui donne vie. Elle explique que le pessimistes orientent leur enfants vers de cibles accessibles par peur de l’échec.
Selon des études, La quête d’un objectif et la curiosité (l’envie d’apprendre et de poser des question sur tout) rendent heureux. Avoir des objectifs de long terme libèrent les plaisirs du quotidien. L’auteur propose d’écrire sa vision idéale de l’avenir en la détaillant. Elle conseille de faire des listes de vie telles que la liste des lieux à visiter….
Connaître ses forces : Developper ses qualités plutôt que corriger ses défauts : l’auteur propose la réalisation de ce test de personnalité qui vous révèlera vos talents. Vous pouvez le faire en français en créant un compte. Elle conseille ensuite de choisir une qualité mise en évidence lors de cet exercice et de l’utiliser consciemment pendant une période donnée en tenant un journal. Elle nous invite à lister les croyances que nous avons sur nous même et à les regarder bien en face comme s’il s’agissait de quelqu’un d’autre. https://www.viacharacter.org/
Mesurer son bonheur pour mieux connaitre ses besoins en répondant à une enquête journalière courte via l‘application Track your Happiness, sur votre activité, votre humeur. Les questions sont en anglais mais facilement compréhensibles, il est important d’y répondre de manière instantanée. Le programme dure deux semaines, vous recevrez ensuite un rapport et vous saurez quels sont les moments de la journée qui vous rendent le plus heureux.
Etre bienveillant vis à vis de soi même et d’autrui : l’auteur écrit : » l’art d’être optimiste consiste à s’imputer la responsabilité d’un événement positif et de le considérer comme durable tout en attribuant les situations négatives à une cause extérieure à soi en ne leur accordant qu’un impact limité sur ce qui va suivre. » Elle insiste sur le fait qu’il ne faut pas croire que les revers subis sont durables et irréversibles. Elle nous invite également à prendre conscience de ce que les autres font pour nous . Elle propose d’écrire une lettre pour remercier quelqu’un de notre entourage. Elle évoque la nécessité d’être en lien l’autre : se réunir une fois par mois en groupe produit autant de bonheur chez un individu que si on doublait son salaire. » Pour des relations de qualité, elle conseille de manifester de l’intérêt pour la vie des autres, de partager le plaisir que l’on ressent avec son entourage( le fait d’en parler sur le champ augmente son intensité) , de se taire au moment d’énoncer une critique et de ne pas préjuger des pensées des autres.
Se recentrer sur l’essentiel : Il s’agit d’explorer les domaines de notre vie que nous pourrions simplifier tels que : réduire les situations de taches multiples, refuser des sollicitations , limiter des engagements… Elle écrit :« prendre son temps est indispensable pour laisser émerger notre vraie personnalité et élaborer des objectifs. » Les questions à se poser sont les suivantes : « Qu’est ce qui a le plus d’importance? » « Dans un an est ce que cela aura encore de l’importance? ». Elle conseille également des périodes de jeunes médiatiques.
Je vous partage cette vidéo de Christophe André qui aborde le thème des ruminations. Tout d’abord, il s’agit de distinguer réflexion et rumination. Le travail sur soi-meme consiste à prendre conscience de la répetition de ce schéma mental et à l’interrompre le plus rapidement possible. Pour cela, il faut se poser les bonnes questions : « ma réflexion est-elle pertinente, suis-je soulagé? » et il est également nécessaire d’admettre qu’il n’y a pas forcement de réponse immédiate au problème. Christophe André conseille la médiation et la marche pour rompre ce mécanisme de pensée.
Varier les expériences : Les études montrent que faire une chose pour la première fois rend plus heureux que les habitudes. Il s’agit donc de faire attention à l’effet de répétition en espaçant la fréquence d’une expérience plaisante.
positiver : des outils comme tenir un journal peuvent être utilisés, des objets qui rappellent le kif tels que les souvenirs de vacances ou les photos. Dans cette vidéo jointe, Christophe André évoque l’importance de s’analyser par écrit, de manière régulière. Il nous parle de l’impact de cette pratique sur la santé et l’intelligence émotionnelle.
« Les habitants des grandes villes marchent de plus en plus vite, parlent de plus en plus vite , ont de plus en plus d’infarctus » cette phrase d’un documentaire intitulé « le temps c’est de l’argent » a raisonné en moi. Et si la suite c’était ça :« Ils font courir leurs enfants de plus en plus vite… » Comme le souligne ce reportage, nous sommes pris dans un système de rentabilité : du temps et des ressources de la planète.
Mon rapport au temps :
Je m’impose donc de réfléchir à mon rapport au temps. La culpabité est bien présente, un tas de linge sale dans un coin, le repas à préparer… Ce n’est pas grave, je mange très vite ,je rattraperai rapidement le temps perdu! Un jour Faustine est rentrée de l’école en me disant « Maman à la cantine mes copains m’ont demandé pourquoi je mangeais vite… je leur ai dit que ma maman mangeait très vite ». Ces propos m’ont fait réfléchir, mon père aussi mangeait à une vitesse fulgurante, parfois juste une banane en guise de repas : il était souvent pressé. J’ai réalisé a quel point nous fonctionnions par imitation. Première prise de conscience : pour que mes enfants ne soient pas aspirés dans cette spirale infernale, il faut d’abord que je ne le sois pas moi même. Chaque personne a un rapport intime au temps et peut décider de la façon dont il l’utilise. Bref, il faut prendre le temps de se connaitre, de s’écouter et d’écouter les autres. J’ai lu qu’il était bénéfique de réaliser avec lenteur un geste habituel du quotidien, à vous de choisir le votre , ce sera peut-être boire votre café, faire la cuisine ou vous laver sans vous presser. Le mien sera de manger plus lentement. J’ai réfléchi à ce qui compte le plus à mes yeux et j’ai décidé d’agir en conséquence, voici mes axes de changement :
exercice quotidien : ne rien faire en fermant les yeux pendant 5 minutes
ne pas me précipiter , réfléchir (as ton vraiment besoin d’acheter cet objet ?)
lire
écouter mon corps, en prenant conscience de mes membres grâce à des exercices de Pilates , manger plus lentement me permettra peut-être d’avoir un rapport différent à la satiété
garder en tête mon besoin d’activités non productives , je ne peux pas dire non lucratives parce qu’en congé parental je ne suis pas vraiment « rentable » 🙂
ne pas faire plusieurs choses en même temps
donner du temps aux autres : jouer avec ses enfants, passer des moments en tête à tête avec chacun des membres de la famille, s’occuper des enfants pour laisser du temps à l’autre, , donner du temps à des personnes qui sont seules, appeler mes proches juste pour prendre des nouvelles. La grande bavarde que je suis doit apprendre à contrôler son flux de paroles, à mieux écouter l’autre sans interrompre, et surtout à accepter les silences nécessaires à la réflexion.
Ne pas croire que l’on peut disposer du temps des autres
Pour que ces résolutions deviennent une rengaine, puis une habitude bien encrée, je vais me préparer des grilles à cocher : quotidiennes, puis hebdomadaires.
Ceuli à qui je ne veux jamais ressembler !
Pour les grands pressés, un petits cahiers d’exercices pour ralentir quand tout va trop vite, écrit par Erik Pigani , psychologue.
L’ introspection en famille
« prendre le temps d’aller en vélo au travail, prendre le temps de ne rien faire, de jardiner, écouter de la musique, jouer, déguster une pâtisserie plutôt que de boulotter des pains au lait, prendre le temps de respirer, d’observer la nature, inventer une histoire, trouver des moments pour son couple… »Nous avons réfléchi en famille et nous avons mis nos priorités sur ces petits papiers . Il ne faudra pas oublier de piocher dans le sac à temps histoire de nous ramener à l’essentiel.
Reportage intéressant « Le temps c’est de l’argent »
Elle rammasse des feuilles plutôt que d’avancer sur le chemin de d’école? Elle a trouvé un escargot et avance à la même allure! Elle préfère jouer plutôt que s’habiller ? Vous sentez la moutarde vous monter au nez !? Une petite voix raisonne en moi , non je ne suis pas schizophrène, c’est juste la voix de Jean Michel : le psy de la pmi. La première année de maternelle de Faustine a été difficile. Elle n’avait pas 3 ans quand elle a rejoint les bancs de l’école. Elle était tout juste propre et totalement accro à la tétine, objet formellement interdit. Je regrette que l’institution ne lui ai pas laissé le temps de s’en défaire. Elle a vécu cette séparation avec violence et faisait des crises pour l’emmener en classe. Les matins et les trajets étaient éprouvants pour tout le monde. A la maison, nous avions affaire à une petite fille en colère. Je suis allée demander de l’aide à la PMI, je voulais comprendre. La réponse de Jean-Michel a été simple: « votre fille est fatiguée », son conseil : la mettre à l’école en demi-journée. Je n’ai pas mis en pratique cette préconisation mais je pense que ça l’aurait aidée. De toute évidence, il avait raison: dès qu’elle franchissait le pas de la porte de l’appartement, elle s’endormait sur le carrelage. Concernant les crises dans la rue , il m’a demandé de prendre le temps de les gérer quitte à être en retard au travail. Je me suis dit : « Il est marrant Jean-Michel », mais en fait il avait raison. Je paniquais et je ralentissais l’issue du moment désagréable. Avec du recul, je comprends ma fille : son rythme naturel n’était pas respecté, elle était privée de son objet rassurant, et son rendez-vous avec le petit escargot était pour elle aussi important que mon rendez vous de travail … Mais voilà : je la voyais déjà grande , je ne voulais pas accepter que notre rapport au temps était différent. Ensuite, je me suis renseignée : à deux ans l’enfant ne sait pas encore différer son désir, à 3 ans il comprend le présent, à 4 ans il intègre le passé et le futur. Ces informations m’ont permis de remettre les choses dans leur contexte.
La phase de rébellion : resister à la pression sociale
J’ai appris à me dégager du regard des autres. Régulièrement, des personnes intervenaient quand ma fille ne voulait plus avancer dans la rue : « ah les enfants de maintenant …Y a des baffes qui se perdent et patati et patata …» Leurs intrusions me stressaient et m’empêchaient de gérer la situation sereinement, me forçant à intervenir de manière inadaptée dans l’urgence. C’était comme si j’étais fautive et que j’avais quelque chose à prouver. Maintenant que je sais que cette situation était temporaire et que j’ai pris confiance en moi, je serais bien tentée de leur dire que : « les enfants de maintenant n’ont pas peur des adultes , qu’ils ont besoin de temps pour évacuer ce trop plein que la société leur impose « . Il y a quand même eu beaucoup de gentillesse, je me souviendrai toujours de ce garagiste qui s’est mis à faire le chien pour faire avancer ma fille, elle l’a pris pour une fou et elle a pris ses jambes à son cou. . Il y a aussi eu ce vigile qui l’a gardée le temps que je fasse mes courses, merci les gars et ouf je n’ai plus besoin de vous! Depuis l’arrivée de ma deuxième fille, je fais un break professionnel. Le climat s’est apaisé même si parfois, même souvent, les mauvaises habitudes ressurgissent. Je mets une pièce dans la tirelire à chaque fois que je dis « dépêche toi, vite » . Ma fille fait des moins grosses journées, elle est moins fatiguée et joyeuse mais encore une fois, je regrette que son rythme naturel ne soit pas plus respecté. Elle a encore souvent besoin de faire des siestes l’après midi et ce n’est pas possible à l’école.
Leur apprendre à prendre leur temps :
Les outils : J’ai cherché des livres en rapport avec le sujet du temps. Ces supports ont un double usage : celui de montrer à mes filles qu’elles ont le droit d’avoir leur propre rythme et de nous aider, à nous adultes, à prendre du recul sur notre façon de vivre. Il y a quelques jours, Faustine est allée chercher un de ces livres quand son père lui a demandé de se dépêcher , elle lui a dit : »Je prends le temps ». Il y a eu un blanc et nous sommes mis à rire, le stress s’est envolé et le timing a été respecté. Une astuce qui fonctionne bien aussi : c’est de demander à l’enfant « De combien temps penses-tu encore avoir besoin ? » pour finir une action comme s’habiller ou jouer au parc par exemple , plutôt que de lui dire en rallant : « allez on s’en va, dépêche toi c’est l’heure de rentrer ». En effet, même s’il n’a pas la notion du temps, l’enfant se sent acteur de la situation et se responsabilise. J’avais lu ce conseil dans un bouquin, il me semblait simpliste et en fait il fonctionne.
La contemplation : Nous prenons plus souvent le temps d’observer les saisons, les fleurs, les insectes. Nous nous arrêtons pour nous reconnecter à notre corps, pour écouter les bruits,mais aussi le silence. Personnellement, j’ai toujours eu peur des blancs dans les conversations alors que je pense qu’ils sont importants. Apprivoiser et apprécier le silence me semble bénéfique, nous travaillons ça ensemble…
La procrastination , Exit les agendas de ministres ! je laisse les filles s’ennuyer pour qu’elle puissent apprendre : à créer, à être seules, à observer par elles mêmes le monde qui les entoure. Ça me repose! J’aime voir Faustine se déguiser et l’écouter à travers la porte de sa chambre inventer des histoires.
Un petit goût de liberté : régulièrement, je ne prends plus la poussette le soir pour qu’Ariane puisse rentrer à pied. Les gens s’arrêtent dans la rue non plus pour mettre leur grain de sel mais parce qu’ils prennent plaisir à la regarder courir avec son big smile .
J’ai conscience que tout sera plus compliqué à appliquer quand je reprendrai mon métro quotidiennement. J’aurais l’esprit envahi par les tracas du boulot, mais j’aimerais qu’il reste quelque chose de cet équilibre que l’on a eu tant de mal à trouver. C’est aussi pour ça que j’écris cet article , pour encrer des changements de vie, qu’il soit le garde fou de nos priorités. Je ne peux pas me résoudre à penser que c’est un luxe de vivre simplement en recherchant plus d’harmonie avec la nature et nos rythmes naturels. J’espère que la société évoluera en ce sens, il y a tant de choses à faire…commençons avec un peu d’optimisme : moi j’y crois à cette vie qui respire, « et ça c’est rien de le dire » comme dirait la chanson !
« Temps calme » de G.Diederichs est un livre destiné aux enfants de 4 à 12 ans. Il est composé de 50 exercices de méditation ludiques qui permettent d’aider l’enfant à prendre conscience et d’être à l’écoute de son corps et de sa respiration.
Activité destinée à aider l’enfant à apprécier le monde du silence et à vivre un moment de paix ( référence : 1000 activités Montessori pour préparer son enfant à lire et à écrire de Marie-Hélène Place)
« l’enfant a besoin de moments de paix pour se reposer et pour écouter ses pensées. Installez le silence et lui faites lui écouter les bruits de son corps en fermant les yeux. Demandez lui de lever un bras, en écoutant le bruit qu’il fait, puis de tourner sa tête tourner à droite, à gauche/ Ensuite de rouvrir les yeux, de se lever, de traverser la pièce en marchant doucement puis de se rasseoir. L’enfant entendra les bruits imperceptibles de ses articulations, de ses pieds sur le sol, de sa respiration,. Ensuite asseyez-vous par terre de l’autre bout de la pièce et dites lui que lorsque vous l’appellerez par son prénom, en chuchotant , il pourra venir s’asseoir à côté de vous en faisant le moins de bruit possible . Attendez un petit instant et murmurez son prénom. »
A lire à vos enfants, ce joli livre : »Prendre le temps » de Maud Roegiers
« Il y a un Tigre dans le jardin » de Lizzy Stewart, une belle histoire sur le thème de l’imagination. Un après-midi d’ennui , Nora revisite le jardin de sa grand-mère. « Découvrir de l’extraordinaire dans l’ ordinaire »: Faustine aime beaucoup ce livre et moi aussi !
« Ecoute le silence « de Marie-Hélène Place et Caroline Fontaine-Riquier : un petit livre pour prendre le temps d’écouter.
« Arthur et les gens très pressés » de Nadine Brun-Cosme et Aurélie Guillerey : « Chaque jour , le papa d’Arthur, sa maman, le maître, l’animatrice lui disent : »Presse-toi »..un matin, il se retrouve seul devant son bol de chocolat et peut enfin prendre son temps »
Parents sous pression, burn out parental, charge mentale …la période du post partum est délicate, l’enfant soude le couple mais le met également à mal. Bref, on en bave de la matrescence (nouveau concept dont je vous parlerai) à l’adolescence! Les émissions de télé , les articles de journaux et les podcasts se multiplient. Le sujet est vendeur car il touche une large proportion de la population. Peu importe la classe sociale, peu importe la culture, tout le monde est concerné (voila enfin un sujet qui fédère 🙂 . Il reste pourtant tabou dans la sphère politique. Comment en vouloir à nos élites quand même Pascal le grand frère et super nanny sont dépassés 🙂 Les questions d’ordre familial sont quasi absentes du grand débat récemment mené. Seule la situation des familles monoparentales a été brievement abordée. Le sujet est pourtant crucial car si nous ne donnons pas de temps à nos enfants qui le fera? Si la société n’accompagne pas dignement les familles en difficulté, que deviendront ces enfants, adultes de demain? J’ai eu envie de réfléchir à ces questions. Dans ce dossier, je vous partage sur plusieurs semaines mes recherches, mes lectures d’articles, de livres et les poadcasts que j’ai écoutés. Je vous parle du post partum, des violences obstétricales, de l’isolement des parents, de l’accompagnement à la grossesse, des dispositifs existants, des nouvelles initiatives, du féminisme , du congé parental, du travail invisible, de la place des pères. Pourquoi prendre le temps d’aborder ces sujets ? Parce que si nous nous taisons rien de changera.
1/Donner du temps et de la place aux papas
Pour palier à l’isolement des mères, un mouvement actuel prône un investissement plus important des pères. J’ai récemment lu dans un article du nouvel obs cette présentation peu flatteuse : » Pendant que Madame n’est pas lavée , et qu’elle éclate en sanglots, il lui faut quelqu’un à ses côtés mais ce quelqu’un n’est pas là, ce quelqu’un travail, sifflote, mange une escalope à la cantine, prend une bière » . Elle vous fait envie cette bière hein les filles? Surtout si vous allaitez et que vous n’en pouvez plus des Bucklers et des Tourtels. Mais voilà, vous êtes crevées, vos cheveux sont gras et la perspective de vous alcooliser seule en pyjama avec votre bébé en écharpe serait digne d’une émission TV sur M6 ou d’un rôle de Marina Fois au cinéma. Votre ainé vous dit que vous avez encore un bébé dans le ventre et on vous laisse la place dans le métro quand vous êtes seule… C’est vrai, les hommes n’ont pas à vivre tous ces désagréments (ils ne doivent qu’à eux-même leur bide à bière:) ! Ils n’ont pas à subir ces changements corporels, ni ces douleurs physiques, ni cet allaitement foireux. Je reconnais qu’il y a une forme d’injustice. Ils reprennent leur train-train pendant que nous vivons notre quatrième trimestre, le pire à mon sens! Alors géniteurs fuyards ou pas ? Jen’ai pas l’impression que les pères soient forcement plus contents d’être au travail qu’à la maison, enfin je ne pense pas qu’on puisse en faire une généralité. J’irais même plus loin, il me semble qu’ils subissent aussi une grande pression, celle « du bon père de famille » qui doit assurer pour subvenir aux besoins de sa famille sauf que maintenant en plus ils changent les couches! Y en a même certains qui font la vaisselle et la cuisine 🙂 ! Et comme Monsieur n’a pas accouché, il ne peut ni pleurer, ni se plaindre en disant que c’est la faute des hormones. Ces jeunes papas , je les trouve pour la plupart investis et j’oserai même dire épanouis dans un maternage qui ne va pas à l’encontre de leur masculinité(je dois avoir un super entourage, lançons nous des fleurs). Je pense qu’ils aimeraient jouer les prolongations et qu’ils sont privés de moments certes difficiles mais précieux de tête à tête avec leur enfant. Je parle de ces instants où la relation se tisse, où le parent apprend de son enfant (on oublie souvent que l’apport est réciproque) Alors oui ,il faut qu’ils prennent leur place pas uniquement pour partager la difficulté avec leur moitié mais surtout parce qu’elle leur revient de droit (je parle aussi bien de la place que de la difficulté:) … A nous les femmes de mettre sur le même plan le lien père/enfant que le lien mère/ enfant…Arrêtons de penser que nous avons l’apanage de la maternité parce que nous avons enfanté. A nous les femmes de ne pas attendre du père qu’il ressemble au notre ou à l’image caricaturale que nous pouvons en avoir. A vous les hommes, d’oser vous depatriarcaliser. A nous parents de lutter contre les déterministes. A nous de prouver à nos enfants qu’il n’y a pas de supériorité dans la parentalité en leur montrant l’égalité sur les taches ménagères et de maternage, en autorisant nos garçons à pleurer et à jouer à la poupée, en apprenant à nos filles à bricoler. Enfin, à la société de valoriser les taches parentales en commençant par la place des pères auprès de leurs enfants. L’Espagne a recemment opté pour un congé paternité de 8 semaines qui sera porté à 16 semaines en 2021, indemnisé à 100%…Prenons exemple... Une étude des chercheurs médical de Stanford a montré qu’en introduisant plus de flexibilité dans le congé parental (autorisant les pères à utiliser jusqu’à 30 jours de congé payé de manière intermittente dans l’année suivant la naissance de l’enfant) des bienfaits sur la santé de la mère étaient constatés, notamment une réduction des complications liées à l’accouchement et de l’anxiété post-partum (moins de recours aux antibiotiques et aux anxiolytiques) . Cette mesure répondrait donc à un problème de santé publique. Selon ces mêmes chercheurs, il est bénéfique aux familles d’avoir la possibilité de décider, au jour le jour, quand le père va rester à la maison. Il est vrai que pour le premier enfant nous ne sommes pas trop de deux à découvrir le rôle de parents, à apprendre tous ces gestes du quotidien, à réaliser qu’un petit être est totalement dépendant de nous. Personnellement c’est surtout pour le deuxième enfant que j’ai ressenti la nécessité d’être ensemble afin de gérer une toute nouvelle logistique (amener l’enfant ainé à l’école, lui apporter l’attention nécessaire…)dans un contexte de fatigue physique. Il faut constamment se réadapter, la précipitation engendre tensions et ‘incompréhensions. Bref laissez nous le temps…. Nous aurons toute la vie pour être performants au boulot mais ces premiers instants de la vie de nos enfants nous ne pourrons pas les revivre. Laissez nous prendre nos marques, trouver notre équilibre.
Père d’hier et père d’aujourd’hui
Le mode « servante écarlate » :Ça c’était avant? Pas tout à fait! j’ai souhaité parler à ma fille de la famille et de son évolution. Je voulais qu’elle sache que le statut de la femme a changé, qu’elle apprenne qu’il diffère selon les cultures. J’ai trouvé à la bibliothèque le livre.- » La Famille » collection Mes petites questions éditions Milan. Il explique brièvement l’histoire de la famille. Nous avons pu parler de la place du père et de l’évolution des lois. Un long travail reste à faire car certaines pratiques ne sont pas révolues. J’ai pu constater dans mon activité professionnelle qu’au sein de certaines familles seul l’homme pouvait signer les documents administratifs concernant les enfants. La situation étant d’autant plus problématique que certains pères sont absents durant des mois.
Les pères d’aujourd’hui:
je vous mets en lien le site de Johan Bavman. Ce photographe a réalisé une série de clichés sur le quotidien des papas : des photos réalistes et émouvantes. http://www.johanbavman.se/swedish-dads/
Parce qu’il n’y a pas que les mamans qui téléphonent à leurs enfants:) : des messages vocaux de père dans tous leurs états!
La grande question maintenant c’est qui seront les pères de demain ? Vous trouverez une réflexion sur cette question interessante dans les poadcasts suivants.
Ma selection de Podcasts :
Qui étaient les pères d’hier? Qui sont les pères d’aujourd’hui, quels sont leur quotidien. Qu’est ce qu’un homme féministe ? A t’on besoin des pères ? Qu’est-ce qu’un père? Comment éduquer le petit garçon qui sera l’homme de demain? Quelle place occupe la mère dans la construction du père? Des questions abordées à travers les écrits de grands auteurs, les interviews de professionnels et les témoignages de monsieur tout le monde.
Je vous partage ce poadcast d’Arte « un autre homme est possible » les enjeux de la mascunilité d’aujourd’hui , une création de Charlotte Bienaimé. Résumé : « Comment réfléchir à sa masculinité ? A l’heure des combats féministes et du mouvement #MeToo, comment se construisent les identités masculines ? Quels stéréotypes de genre pèsent sur les hommes ? Quels rapports de domination existent entre eux ? Pourquoi certains vont jusqu’au viol ? À l’inverse des masculinistes qui cherchent à retrouver une virilité perdue, comment déconstruire ses pratiques de domination, ses injonctions intériorisées à la virilité ? C’est ce que j’ai cherché à comprendre dans ce podcast. Parce qu’interroger les masculinités est un enjeu féministe, une pratique nécessaire pour faire changer les rapports de domination. »Des sujets abordés à travers un regard anthropologique, et sociologique. Des témoignages de garçons danseurs, d’hommes refusant l’évolution de la société ou empruntant la voix du féminisme après une remise en question personnelle .
Dans ce poadcast » Etre père sans plonger dans la masculinité toxique » un papa du quotidien raconte le chamboulement de son quotidien suite à sa paternité. Il évoque aussi les conséquences sur son couple, peut-être que vous vous reconnaîtrez dans son récit. Il est bon de savoir que les difficultés ressenties sont partagés par de nombreux parents.
Pour les littéraires et ceux qui s’intéresse à la psychanalyse, l’émission »les chemins de la philosophie » de France culture à réalisé un dossier « le père » constitué de 4 poadcasts. La place du père est abordé à travers l’oeuvre de Shakesperare et de Dostoïevski. Père idéal ou monstrueux, l’émission m’a donné envie de lire ces classiques. Le complexe d’oedipe est évoqué aussi bien au travers la littérature que du point de vue psychanalyste. J’ai été particulièrement interpelée par le prisme du père en tant que construction culturelle. Selon Lacan c’est la mère qui fait le père, à bon entendeur Mesdames 🙂
Je vous conseille ce poadcast « J’élève mon fils ». Il évoque la façon d’élever ce garçon qui sera un homme et un père de demain. Il nous fait réfléchir à nos pratiques. J’ai mis un peu de temps à accrocher avec l’interview. J’ai trouvé la deuxième partie beaucoup plus intéressante. Si j’avais eu un fils, est-ce que j’aurais osé l’habiller en rose ou lui donner des barbies? Est-ce que je me serais adresser à lui de la même façon? Est-ce que l’aurais inscrit à la danse? Je ne sais pas. Je répète souvent à mes filles qu’elles sont belles mais est-ce que je leur dis aussi fréquemment qu’elles sont intelligentes ? Il m’arrive de dire en parlant de mes filles et des fils d’amis « on va les marier, ou fait lui un bisous ». Tous ces comportements sont abordés dans ce poadcast. L’idée n’est pas de tout changer et de se dire que l’on a mal fait! Il s’agit plutôt de réfléchir à ce que l’on veut transmettre et à l’impact de la société de consommation sur nos choix. J’ai appris avec étonnement que les jouets dans les années 60 étaient beaucoup moins genrés. Les stéréotypes d’aujourd’hui ne dateraient donc pas d’hier, intéressant…
Résumé : Quel rôle jouons-nous en tant qu’adultes dans la fabrique des garçons ? Comment élever un petit garçon bien dans ses baskets ? Élever un individu de genre masculin dans une société profondément sexiste soulève bien des questions, auxquelles Aurélia Blanc a longuement réfléchi, et dont nous discutons dans cet épisode. Quels jouets, quels vêtements, quelles activités choisir ? Comment éduquer aux émotions, à l’intimité, à la sexualité ? Comment, en tant que parents féministes, s’interroger sur nos propres mécanismes sexistes ? Journaliste féministe au sein du magazine Causette, mère d’un petit garçon d’un an et demi, Aurélia Blanc vient de publier « Tu seras un homme – féministe – mon fils ! ». Dans ce manuel d’éducation antisexiste, elle réfléchit à comment éduquer « des garçons libres et heureux » en prenant le contre-pied des stéréotypes de genre auxquels ils sont constamment exposés, à travers une éducation libre et non-genrée. https://www.binge.audio/jeleve-mon-fils/
Affiche d’Elise Gravel , illustratrice , je vous conseille d’aller faire un tour sur son blog ! Les affiches téléchargeables constituent un bon support pour parler aux enfants.